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Les enjeux des offices de tourisme en matière de données - Maxime Gervasi et Guillaume Olsommer (BeMobile)

Les enjeux des offices de tourisme en matière de données - Maxime Gervasi et Guillaume Olsommer (BeMobile)

Maxime Gervasi, co-fondateur de Mayko, et Guillaume Olsommer, fondateur de Simoïs Consulting, accompagnent tous les deux différents acteurs touristiques dans la réalisation de leurs projets. Ensemble, ils ont créé la plateforme BeMobile qui rassemble un grand volume de données d'une destination pour garantir une expérience de qualité aux visiteurs.

Transcription (en français) Maxime Gervasi : Alors je m'appelle Maxime Gervasi, j'ai cofondé Mayko avec mon associé qui s'appelle Oscar Cherbuin. Et avec ce bureau, on a l'ambition de transformer les idées en projet à succès. Même si ça paraît un peu bateau, dit comme ça, l'idée, c'est vraiment qu'on s'est rendu compte qu'il y avait un énorme vivier d'idées sur le canton. Mais c'était souvent dur de les transformer en un projet qui tienne la route et qui soit pérenne. Donc c'est vraiment l'ambition qu'on a avec Mayko: on s'est rendu compte que c'est pas toujours facile de le faire et du coup on a, on accompagne les porteurs et porteuses de projets sur le concept, la recherche de fond et la gestion de projet. Et en fait, on a pris comme nom Mayko et je pense à image bien ce qu'on fait, c'est le nom du petit raton laveur qu'il y a dans Pocahontas et l'idée, on s'est dit, c'est qu'on est un peu comme ces sidekicks dans les dessins animés. Finalement, ce personnage secondaire qui vient aider le héros à accomplir sa quête du coup, c'est un peu ce qu'on fait, mais du coup, sur les projets touristiques et culturels et régionaux. Guillaume Olsommer : Et donc bonjour, moi je m'appelle Guillaume Olsommer et j'ai fondé le bureau d'étude touristique Simoïs Consulting. Donc Simoïs, c'est un bureau qui accompagne différents acteurs dans la réalisation de leur projet et qui s'est aussi donné pour mission de rendre accessible des technologies et des outils qui sont d'habitude réservées aux plus grosses destinations en Suisse. Et j'ai la chance de collaborer avec Maxime et Mayko sur plusieurs projets et notamment sur la plateforme BeMobile que nous allons vous présenter plus en détail dans cet épisode. Maxime Gervasi : Ouais, ça fait maintenant quelques années qu'on collabore avec Simoïs et Guillaume et ça nous permet finalement aussi de se challenger et d'amener des nouvelles idées. On essaye aussi de travailler sur des projets personnels en commun et de pouvoir s'aider avec nos compétences respectives. En fait, il y a quelques années, on a discuté avec des acteurs touristiques et on s'est rendu compte qu'il y avait un triple problème dans l'écosystème touristique, en tout cas du moins à notre échelle. Déjà, il y a un gros volume de données qui existe: on parle de points d'intérêt, heure d'ouverture, de numéro de téléphone, de prestations d'images, et cetera, mais qu'il est compliqué de les exploiter. Et surtout que c'est compliqué des exploiter aussi bien qu'on voudrait finalement au niveau des destinations. Ensuite, au-delà de simplement les exploiter, on a aussi observé que les offices du tourisme ils avaient de la peine à valoriser toute cette base de données et surtout faire des liens entre les données. On s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de projets qui étaient sur une partie uniquement des données, mais créer des véritables chaînes de valeur ajoutée, c’était souvent compliqué et bien qu'une base de données commune existe au niveau cantonal sur le canton de Vaud, on voit qu'on a aussi de la peine à uniformiser les outils. À cela je pense qu'il faut encore ajouter un paramètre qui n'est pas négligeable, c'est que c'est difficile de trouver un équilibre entre le monde physique réel avec un ancrage qu'on peut voir toucher et sentir, et tout le monde digital, et c'est un véritable enjeu surtout avec le tourisme. Et du coup, de ces différentes constatations est né un projet qui avait pour objectif de relier les différents points d’intérêt disponibles dans la base de données, sur cet outil justement de base de données touristiques cantonales. Et finalement de pouvoir le doubler d'une application qui regroupe tout ça et qui la valorise au mieux pour l’utilisateur et l'utilisatrice final(e), tout ça en gardant avec des panneaux d'information sur le territoire, cet ancrage physique justement dont je parlais tout à l'heure. Guillaume Olsommer : Donc l'idée était de s'appuyer sur les systèmes existants afin de reprendre les données qu'on avait à disposition, puis les regrouper et le but, c'était aussi d'offrir un nouvel outil qui soit pratique pour les offices du tourisme, sans que leurs employés ne doivent tout ressaisir une seconde fois. On avait aussi vu qu'il fallait que les informations soient accessibles pour les visiteurs et qu'ils puissent découvrir facilement et gratuitement les itinéraires touristiques d'un territoire, mais aussi les offres et les partenaires qui était liés. Donc la solution qui a été choisie, au final, c'était de passer par un système de gestion de contenu en ligne, donc un CMS qui permet aux destinations de publier et de mettre à jour du contenu sur des applications qui elles sont destinées aux visiteurs. Et dans le CMS on a également prévu la possibilité de récupérer des données automatiquement qui viennent d'autres plateformes touristiques via des clés API. Donc, concrètement, chaque destination partenaire a accès à son propre CMS et possède deux versions d'applications mobiles, une iOS et une Android, ainsi qu'une web application en ligne qu'elle pourra lier à son site internet et à ses différentes offres. Donc le CMS et les applications ont été standardisées et fonctionnent sur la même base, mais il reste possible de les personnaliser pour chaque destination. Enfin, on a aussi prévu de QR code qui renvoie sur le web application et sur le téléchargement des applications mobiles sur les différents stores qu'on va intégrer à différents supports physiques sur un territoire comme des panneaux d'information par exemple. Donc concrètement, dans les apps, les visiteurs peuvent avoir accès à différents types d'informations dans plusieurs langues. Ils peuvent consulter la liste des différentes balades disponibles dans la région, les trier par thématique ou par proximité, ou encore se faire guider jusqu'à leur point de départ ou pendant leur balades. Donc ils peuvent également télécharger des informations pratiques sur les itinéraires, les enregistrer, partager des favoris aussi avec leurs familles et leurs amis. Mais BeMobile, ce n'est pas simplement une application de guidage et l’un des points forts de notre solution, c'est également de pouvoir afficher différents points d'intérêt le long des tracés. Donc on peut avoir accès aux informations des partenaires, réserver leurs offres et aussi obtenir différentes informations sur les étapes du parcours. Donc BeMobile a continué de se développer et on a toujours pour ambition de proposer plus de fonctionnalités aux visiteurs comme aux offices du tourisme. Par exemple, nous pouvons maintenant avoir des balades audios guidées, des jeux de piste ou encore des visites virtuelles à 360 degrés, un peu comme Google Street View, mais pour des itinéraires touristique. Nous avons aussi réfléchi à l'utilisation des destinations et on a rajouté des nouveaux outils qui permettent par exemple, aux offices d’insérer des encarts de pub pour mettre en avant leur partenaire, de sponsoriser des itinéraires ou encore, on a mis en place un chapeau virtuel qui permet de récolter des donations pour différentes associations ou événements. Donc en conclusion, on a aujourd'hui 6 destinations qui sont équipées dans le canton de Vaud et qui possèdent chacune un ensemble de CMS et d'applications qui fonctionnent sur la même base et qui au final permet à tous nos partenaires d'avoir accès aux fonctionnalités qu'on a développé jusqu'à ce jour. Notre objectif dans le cadre de notre projet, c'était d'équiper ou d'être présent dans la moitié des destinations vaudoise et on a eu la joie de parvenir à l'atteindre l'année dernière. Pour le futur, on compte surtout continue à développer notre plateforme, proposer toujours plus de fonctionnalités pour les destinations comme pour les utilisateurs. Et aussi de grandir et puis de proposer BeMobile, à de nouveaux partenaires en dehors du canton de Vaud. Maxime Gervasi : C’est vrai que tout l'enjeu d'un projet digital de cette envergure, c'est de maintenir un niveau de qualité satisfaisante surtout de mettre à jour les outils comme disait Guillaume. C'est pourquoi on continue sans cesse de travailler aussi sur le développement et l'amélioration de la plateforme. Il y a encore beaucoup de défis, on le voit bien et on le voit aussi sur d'autres projets digitaux qu'on suit. Mais on voit surtout déjà des résultats et c'est ça, je pense la bonne nouvelle et surtout une volonté des offices de travailler sur un outil commun. Je crois que c'est ça pour l'instant la plus belle réussite du projet, c'est d'avoir réussi à mettre plusieurs offices de tourisme autour d'un projet commun autour de la table, même si par ailleurs, ils collaborent déjà très bien au niveau cantonal, maison voit que ça, ça prend encore sur un outil innovant et je pense que ça à ce stade, c'est vraiment la plus belle réussite du projet, plus que l'aspect technique innovant qui a été développé. Du coup, s'il fallait terminer par un conseil, je dirais que contrairement à ce qu'on peut entendre dans certains meetings où il y a une espèce de mythe autour du digital, on a toujours l'impression que c'est gratuit ou pas cher. Et en fait, je dirais que justement non, ce n'est pas gratuit et j'irai même plus loin, je dirais que c'est une démarche qui est très onéreuse et qui peut être très chronophage - bien qu'indispensable aujourd'hui, et c'est donc essentiel de se mettre ensemble autour de la table et de mutualiser les coûts, réfléchir ensemble. Alors bien sûr, ça a désinconvénients, car chacun et chacune à ses propres besoins, mais finalement, l'utilisateur où l'utilisatrice finale appréciera toujours plus un outil qui fonctionne même s'il n'a pas toutes les fonctionnalités qu'on espérait plutôt qu'un outil désuet qui n'a pas pu être mise à jour faute de moyens. Et ça, je pense que c'est vraiment le message qu'on peut faire passer, c'est de se mettre ensemble autour d'un projet digital pour qu'il soit finalement le plus qualitatif et le plus utile possible à l'utilisateur où l'utilisatrice final. Guillaume Olsommer : Et donc pour ma part, et puis pour aussi compléter ce qu'a dit Maxime, je pense que, au vu du contexte actuel, c'est très important de proposer des expériences qui soient de qualité, mais qui soit surtout résilientes et qui en plus s'adaptent aux nouvelles exigences de durabilité et de proximité. C'est un beau challenge pour les acteurs touristiques sur le terrain et pour moi une des solutions que je vois pour y répondre, c'est de profiter du nombre de ressources qu'on a la chance d'avoir à disposition dans nos territoires en Suisse. Justement, ces ressources ne sont pas toujours valorisées et c'est là, je pense qu'il y a un travail qui est très important à faire, et ce travail peut justement être facilité par l'utilisation d'outils digitaux qui permettent de mettre en avant ses ressources et de créer des liens entre elles, et surtout de proposer au final des offres à haute valeur ajoutée pour les visiteurs, ce qui permet de renforcer l'attractivité du territoire, et c'est un peu ça le but de notre démarche. Maxime Gervasi : Alors si il faudrait encore amener un dernier point pour conclure, je dirais que l'avantage de tous ces projets digitaux dans le tourisme, mais au sens plus large là que que BeMobile, c'est par exemple, si on imagine qu'on a un autre projet de chasse au trésor qui mêle un monde physique et un monde digital pour un espace plutôt dédié à la biodiversité, on se rend compte que finalement, le digital, il a ce pouvoir de de transmettre un savoir ou des connaissances de façon plus ludique et plus didactique à un public peut-être plus large et aussi de pouvoir l'adapter en fonction des publics. C'est le grand avantage, c'est l'adaptabilité du digital et sa possibilité de le mettre à jour continuellement et du coup je pense que c'est aussi cette voie-là qu'on doit qu'on doit emprunter, c'est à dire de d'utiliser tout ce qui est digital dans tout ce qu'il a à offrir finalement au sens large du terme.
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